[Retour]


TACHICHAWTE N'WORGH (1ere Partie)

TACHICHAWTE N’WORGH (1ere Partie)

Chapitre 1: La rencontre Ali N’ait Ali était un homme sans histoires. Bien qui soit un bel homme et qu’il ait dépassé la trentaine, il est resté célibataire en attendant de trouver une épouse qui s’entendrait avec sa mère connue pour être une femme dure et d’un fort caractère. Un soir en revenant de Toughache, marchant et fredonnant « Ifou Lhal, Our Ifou » (l’aube s’est levée, non il ne s’est pas encore levée) il entendit un petit bruit ressemblant à un gémissement. Il se dirigea vers l’endroit d’où provenait le bruit, et surprise, sous un jujubier, il trouva un beau petit bébé de sexe féminin qui pleurait à chaudes larmes. Ali N’Ait Ali s’approcha du nourrisson et le prit dans ses bras. La petite fille s’arrêta aussitôt de pleurer et posa un regard plein de tendresse sur son porteur. Je ne vais pas abandonner ce bébé dans ce lieu désert, il sera la proie des chacals qui abondent dans cet erg, se dit-il. Sans hésiter un instant il prit le bébé le mit sur ses épaules et continua sa marche vers son ksar en chantant « Tzayd Ayaganw Nigh Mayd Ouwigh ? Zigh Tachichawte N’Wourgh Ay Douwigh » (Je me demande pourquoi mon fardeau est aussi lourd ? C’est que c’est la fille de l’or que je ramène !) Après avoir parcouru quelques kilomètres, Ali sentit ses épaules se plier sous le poids du bébé. Il eu l’impression de porter non pas un nourrisson mais un adolescent. Tout d’un coup il entendit une voix lui dire : Es-tu fatigué Ali ? Le coup d’œil qu’il jeta sur les pieds du bébé le fit arrêter tout net. Il remarqua en effet que les jambes de ce qu’il portait étaient celles d’une jeune fille, il prit peur un instant puis se pencha en avant et déposa le bébé métamorphosé en jeune fille. La beauté de la fille et son regard envoûtant lui firent oublier sa peur Qui es-tu lui demanda Ali ? Es-tu des humains ou des Djine interrogea t-il ? Je suis contente de voir que tu n’as pas pris peur et ça confirme que j’ai fait un bon choix en te préférant aux autres hommes du ksar lui répondit-elle. Quel est ton nom lui demanda t-il Qu’importe mon nom. Mais appelle moi Tachichawte N’Wourgh, Ce nom me convient et me plait D’accord mais dit moi ce que tu veux de moi lui demanda t-il Je suis la fille de Chamharoch, cheikh des jnoune du ksar, j’ai eu le malheur ou la chance de tomber amoureuse de toi et non d’un djine de ma communauté. Les miens n’ont accepté mon choix que difficilement et après intervention du grand mufti de Todra. Ce qui signifie tout simplement que tu dois m’épouser, je serai la meilleure épouse que pourrait espérer un homme. Je te rendrais riche, et exaucerais tous tes vœux. Et comment vais-je te présenter aux miens et à mes amis lui demanda Ali ? Ils ne sauront rien, je resterai invisible pour eux. Seul toi me verras et partageras mon lit le soir. Tu auras le privilège de voir les créatures de ma communauté la nuit de noce. Mon père tient à ce que tous les notables des jnoune soient présents. Des SMS ont été envoyés à ceux des vallées de Drâ , de Ziz de Todra pour qu’ils viennent en grand nombre assister au mariage de la fille de Chamharoch ! Et comment va se dérouler le mariage demanda Ali ? Après le dîner et les présentations des mariés aux notables, nous nous retirerons dans notre chambre et vivrons pleinement notre amour loin du vacarme des orchestres. Ne doit-on pas leurs montrer ton Serwal, preuve de ta virginité demanda Ali ? Bêtise des humains répondit Tachichawte ! Et en quoi cela les regarde-t-ils ? Chacun a son passé ; et ne compte plus que l’avenir du couple. Tu as bien connu les femmes toi ? Alors pourquoi veux tu que ce ne soit pas pareil pour moi ? Bien que je t’avoue que tu seras mon premier partenaire dans le domaine sexuel. Tu me rassure répondit Ali Ce n’est pas fini enchaîna Tachichawte. Tous les invités resteront tant qu’ils ne verront pas apparaître un des deux mariés. Et seul le vainqueur doit apparaître au public ! Quel vainqueur interrogea Ali ? Celui qui mettra l’autre KO. C’est comme dans vos matchs de coupe de foot. Il faut qu’il ait un vainqueur ! Et je t’informe que dans la majorité des cas ce sont les Jéniate qui sortent vainqueurs. Je t’avertis en cas où tu souhaiterais introduire des aphrodisiaques dans ton menu ; Les amendes, le miel et les noix d’Amellago t’apporteraient plus de souffle ! Et c’est pour quand la fête alors ? Samedi prochain. Et tiens, voila de quoi te payer de beaux habits. Sois digne et fort. Beaucoup de jnoune sont jaloux de toi et t’en veulent. Ils auraient aimé être les gendres du grand Chamharoch. Mais ne t’en fais pas, je serai tout le temps à tes cotés et te protègerai. Arrivés pas loin du Ksar, alors que le muezzin appelait pour la prière du Sobh, Tachichawte disparaît de la vue d’Ali qui continua à sentir sa présence à ses cotés……

 

Chapitre 2 : Tamghra n’Waljnounen Trouvant chaque jour sa demeure propre et bien rangée, Itto, la maman d’Ali se demanda si son fils ne passait le reste de la nuit à faire le ménage. Aussi, un jour elle lui demanda de ne pas se charger des travaux domestiques qui reviennent aux maîtresses de maisons. Ali répondit en souriant à sa mère, qu’il trouvait du plaisir à faire ces travaux et que ça ne le fatiguait guère. A cet instant précis, il sentit un pincement au niveau de son cou, et entendit la voix de Tachichawte lui rappeler que c’est elle et non pas lui qui se chargeait de ces travaux ! Pour se libérer pendant les deux nuits de fête, Ali proposa à sa mère d’aller rendre visite à sa sœur à Taltfraoute. Il lui remit un peu d’argent et quelques présents à offrir à sa tante. Itto trouva l’idée excellente et prend le jour même « lagrima »(Taxi) pour Taltfraoute. Le soir Tachichawte N’Wourgh vint trouver son fiancé, et l’informa de l’arrivée de certains invités. D’autres seront là demain avant le coucher du soleil lui dit-elle. Elle lui demanda de se rendre au hamam pour une purification. Deux jnoune esclaves t’attendront à l’intérieur et se chargeront de toi. Après avoir dîné et pris le un verre de thé, Ali ramassa sa trousse de toilette et se dirigea vers le hamam. Le préposé du hamam allait quitter les lieux quand Ali se présenta devant lui. C’est un peu tard dit-il a Ali. J’étais sur le point de tout fermer et de rentrer chez moi ! Je n’aurais pas pour longtemps répondit Ali. Juste le temps de me rincer. Une fois allongé à l’intérieur de la salle chaude du bain, Ali entendit une voix lui dire Nous sommes les serviteurs de Chamharoch. Nous avons reçu les ordres de te purifier. Alors laisse- toi faire ça sera rapide. Quelques minutes plus tard, Ali sortit du hamam aussi propre qu’il l’était le jour de sa naissance. Tachichawte l’attendait, avant de le quitter, elle lui passa sur le corps une lotion sentant la rose et le jasmin et lui souhaita de passer une bonne nuit. Le lendemain soir, quatre jnounes noirs se présentèrent dans la chambre d’Ali, ils lui demandèrent de prendre place sue la chaise en forme de 3maria qu’ils portaient, et se dirigeaient vers le salon de la maison. Surprise Ali ne reconnu plus le petit salon de sa maison ! Là il se trouva dans une immense salle qui ferait dix fois la surface de toute sa maison. Des créatures de toutes formes sont là. Certaines avec des cornes, d’autres avec des yeux verticaux, d’autres ont un corps d’hommes et une tête de chiens ou de tortues. On posa la chaise dans laquelle le marié avait pris place au milieu de la salle et cet instant Tachichawte N’Wourgh vêtue d’un saris rouge brodé or , et accompagnée de deux jeune filles aussi belles qu’elle vint lui prendre la main pour aller le présenter à son père, le grand Chamharoch. Arrivé devant son futur beau père, Ali baissa la tête en signe de respect ; Chamharoch se leva et s’adressa à l’assistance. Ya Qawm !! Issma3ou Wa 3ou !!! Al Insou Amama Koum Wa Ljinou Waraa Koum !! (Le grand Chamharoch a certainement lu le discours prononcé par Tarek ou Zaîd quand il avait traverser le détroit de Gibraltar !!) Aujourd’hui est un grand jour pour nous tous pour plusieurs raisons : La première c’est Tachichawte N’Wourgh ma fille qui a choisi Ali et non l’inverse La seconde c’est qu’en attendant que le vainqueur se présente devant nous, nous allons nous amuser La troisième c’est que le vainqueur sera ma fille, car je ne doute point de sa capacité et de son endurance. Elle ne lâchera pas son partenaire avant de le voir ramper sur ses quatre pattes ! Qu’on fasse pénétrer le premier orchestre ordonna Chamharoch ! La troupe des ait Morghades prend place sur l’estrade et commencèrent leur danse par « lfal » avant un baybi dansé sans fausse note. Puis vinrent iqabliyen ils exécutèrent avec beaucoup de grâce bahbi et issahi lhana. L’assistance cria : chikhate, chikhate !! Chamharoch demanda de faire entrer la troupe de « harrak mouzzoune » Les deux mariés profitèrent de cette pause pour se retirer et regagner leur chambre nuptiale. Les tables étaient bien servies. Différents menus sont proposés aux convives, toutes sortes de boissons et je jus sont proposés aux invités. Des youyous et des éclats de rires fusaient partout. Chamharoch tient à ce que la fête de mariage de sa fille reste à jamais dans la mémoire de tous les jnoune. Il est trois heures passées et tout le monde attend l’apparition du vainqueur. Tout d’un coup, on entendit Marzaka la jénia d’accompagnement de Tachichawte crié : il arrive, il arrive !! Chamharoch se leva d’un coup surpris et énervé Il porte la Djellaba et a mis son capuchon, ça doit être Ali réponditelle Assistance observa, un moment de silence partageant ainsi la déception de leur chef. Arrivé devant Chamharoch et d’un brusque coup de main Tachichawte ôta le capuchon, laissant tomber sa chevelure sur ses épaules et dit d’un ton rieur : Non seulement je l’ai mis KO, mais je l’ai laissé tout nu !!!!!!!!! Les invités applaudirent et poussèrent des youyous de joie, Chamharoch, ému et fier de sa fille essuya discrètement la goutte de larme qui coulait sur sa joue.

 

Chapitre 3 : La réussite d’Ali Depuis son mariage avec Tachichawte N’Wourgh dont tous les habitants du ksar ne sont pas bien sûr au courant, les conditions de vie se Ali se sont favorablement développées. Sa position sociale s’est améliorée et comptait désormais parmi les notabilités de son ksar. Ah si le bon dieu le fit décider à « compléter sa religion » soupira un jour Hammou ou Hrô qui avait une fille à marier ! Akka n’Ait Haddou enchaîna en affirmant qu’il ne comprenait pas le fait qu’Ali soit encore célibataire ? Je vous assure dit-il au groupe de gens qui était en train de palabrer à Tamerdoulte qu’Ali n’a rien d’un faible. D’ailleurs continua t-il, je me souviens des soirées entières que nous avions passées ensemble à « Dart Souk » en compagnie de Gina et Pépsi. Ces deux femmes de joie vous confirmeront si vous leur demandez que ses ébats ne déméritent pas, à moins qu’ente temps il soit atteint d’une impuissance sexuelle, ce dont je doute fort ! Le groupe d’homme changea de sujet quand Ali vint s’assoire à leur coté. Il demanda aussitôt aux personnes dont les dattes sont encore en train de sécher sur les aires à battre « Inourire » d’aller ramasser leurs denrées avant que l’orage prévu le soir s’abatte sur le Ksar et les périsse. Et comment sais-tu qu’il va pleuvoir lui demanda Hammou ? Cha3chou3i t’a parlé « Gou Klile » (phoné). J’ai plus fort que Cha3chou3i répondit Ali en souriant. Aussitôt, il sentit le souffle de Tachichawte qui lui posa un doux baiser sur la joue et qui lui dit d’une voix que lui seul entendit : Merci pour le compliment. Toute la nuit le ksar fut éclairé par des éclairs, le bruit assourdissant des tonnerres empêcha les petits enfants de dormir et les faisait pleurer. Ali et Tachichawte dormir tranquillement comme deux anges et ne se réveillèrent qu’une fois les lueurs du lever du jour apparaissent entre les fissures des planches mal ajustées de la fenêtre de leur chambre. La crue de l’oued suite à l’orage, emporta la petite digue de Magamane qui servait de petit barrage de dérivation pour l’irrigation de toute la palmeraie. Une réunion fut organisée chez Amghar N’Wamane après la prière d’El Asr. Chacun y va de sa proposition les uns pour la mobilisation de tous les hommes pour la reconstruction immédiate de la digue, d’autres pour le changement de l’emplacement du barrage, et quand on demanda son avis à Ali, il répondit d’une voix sereine et responsable. Mes amis, comme vous le savez tous, la palmerais vient de recevoir assez de précipitations de pluie qui la mette à l’abris d’un besoin immédiat en eau, je vous propose donc d’attendre quelques jours avant d’entamer la reconstruction de la digue et laisser aussi le temps pour que le débit de la crue permette de travailler sans mettre en péril les vies des ouvriers. Je propose aussi que tous les mâles qui ont atteint l’age de jeûner, soient mobilisés pour ce travail. Il va de soit que nos « sages » (personnes âgées) soie nt dispensés de ces travaux. Zaïd le patriarche se leva et dit à l’assistance, Ce que vient de proposer Ali me semble être une bonne solution. Je vous demande donc de l’adopter et de prendre Ali En tant qu’Amghar de notre Ksar. L’assistance se leva en applaudissant et en félicitant Ali pour sa nouvelle nomination. Il entendit une voix lui dire : Tu ne me remercies pas mon chéri ? Il reconnu bien sûr la voix de Tachichawte N’Wourgh. Les mois passèrent, Ali devient le plus prospère de sa tribu. Sa gestion des affaires de la communauté est citée comme exemple dans d’autres ksars. Les habitants des autres localités viennent lui demannder conseil, à l’exemple des habitants de Tachawite de Midelt qui l’ont sollicité pour trouver une solution au partage des terres collectives de leur tribu. Beaucoup de ses concitoyens lui étaient reconnaissants quelques-uns éprouvaient un sentiment de jalousie. Mais Ali continuait à mener sa vie avec modestie, toujours avec le seul souci ; celui de rendre le meilleur service aux habitants de son ksar. Il n’a jamais oublié le conseil de son grand père qui lui avait dit un jour où il était venu lui dire qu’il va se venger de Ydir ou Ali qui l’avait calomnié : Fais de sorte mon petit que ton bien prenne le dessus et maitrise son mal !

 

Chapitre 4 : Le plan de Tahammoute Tahammoute et Rkia Haddou ne se cachaient rien entre-elles. Elles partageaient leurs confidences et se racontaient de petites histoires coquines qui les faisaient marrer. Le sentiment qu’éprouvait Tahammoute pour Ali N’Ait Ali est bien connu par sa confidente Rkia. Cette dernière conseilla même à son amie de prendre son courage à deux mains et de déclarer son amour à Ali. Mais Rkia persista à croire que c’est à l’homme de faire le premier pas, et qu’elle ne supporterait pas que ses avances soient repoussées. Aussi elles se mirent d’accord pour que Rkia parte en messagère auprès d’Ali. Après avoir écouté avec beaucoup d’attention le message transmis par Rkia, Ali dit celle-ci : Tu sais Rkia, ce que j’éprouve pour Tahammoute et le même sentiment que j(éprouve pour toi et pour toutes les filles de mon ksar. J’éprouve de l’amitié de l’affection et beaucoup de respect envers vous toutes. Quant à mon cœur, je t’avoue qu’il est pris. Par qui demanda Rkia ? Par une autre créature répondit Ali. Mais nous ne t’avons jamais vu avec une autre fille C’est comme ça répondit Ali, faisant comprendre à Rkia qu’il aimerait changer de sujet de conversation. Rkia rapporta fidèlement à son amie Tahammoute tous les propos échangés avec Ali et lui suggéra d’essayer d’écarter toute possibilité de se marier avec lui. Car lui dit-elle il m’a fait comprendre clairement que tout mariage avec toi est impossible et que son cœur est pris pas quelqu’un d’autre. Ce soir tu verras répondit Tahammoute. Que vas-tu faire demanda Rkia ? Perdu pour perdu, je l’attendrai dans un endroit sombre, une fois arrivé à mon niveau, je lui sauterai dessus et j’appellerai en criant au secours. Les gens vont accourir, je leur dirai qu’il voulait me forcer à le suivre ! ainsi sa réputation d’honnête homme sera remise en question et celle à qui elle a donné son cœur se méfiera de lui et peut être le laissera tomber. Et quand penses-tu agir ? demanda Rkia Dès ce soir, répondit Tahammoute Ali revenait tranquillement de la palmeraie après avoir irrigué son champ de luzerne. Et fait sa prière d’Al moghreb en groupe à la mosquée. Arrivé dans un endroit mal éclairé, il vit Tahammoute se jeter sur lui. Ali fut tellement surpris qu’il resta un instant sans réaction. Ou tu dis que tu es d’accord pour m’épouser, ou je crie au viol lui lança-t-elle ! Sois raisonnable, n’agis pas en folle lui dit-il Je compte jusqu’à trois, si tu ne dis pas oui, je crie. Un deux … Avant de prononcer le trois, Tahammoute fut projetée au sol comme si elle venait d’être victime d’une prise de hanche de judo. Elle se tordit de douleur et prononça des mots inaudibles. Une troupe de personnes se forma autour d’elle. Quelqu’un cria, Appelez le fkih Slimane pour l’exorciser elle est victime de Jnoune. On apporta le Jawi et Hsanaba on l’aspergera d’eau de rose ; la crise persista. Slimane le fkih accouru en serrant ses vieilles babouches sous le bras il s’assit tout près de Tahammoute et commença à réciter des versets de coran. Au bout d’un moment, voyant que l’état de Tahammoute ne s’améliorait pas il se tourna vers l’assistance et dit : Ces jnounes sont trop fort. Si au moins ils nous disent leurs exigences ! Je n’ai qu’une seule exigence souffla Tachichawte N’Wourgh dans l’oreille d’Ali : c’est qu’elle s’éloigne à jamais de mon mari ! Mais ne t’en fais pas chéri, je ne lui ferai pas de mal, je vais juste lui suggéré de te présenter ses excuses que tu accepteras bien sûre, après quoi elle retrouvera sa gaieté d’avant. Tout d’un coup Tahammoute se redressa demanda à Ali de lui pardonner son agissement ; Ali lui dit qu’il a tout pardonné, elle se leva sourit à l’assistance qui tous remercièrent le fkih Slimane d’avoir réussi à faire partir les jnounes. Arrivé chez lui à la maison, Tachichawte toute ravissante dit à son mari :ça a commencé mal mais a finit bien, et tant mieux si c’est le fkih Slimane qui en tire profit.

Chapitre 5 : Tachichawte et ses jumeaux Des jours et des mois de bonheur se sont suivis pour le couple, même si le grand Chamharoch insistait à chaque jour auprès de sa fille pour que celle-ci devienne mère. Aussi, elle décida d’en parler à son mari le soir même. Tu sais chéri lui dit-elle, j’aimerais avoir un petit ou petite de toi. D’ailleurs mon père a donné des instructions pour que Merzaka ne me prépare plus la potion contraceptive à compter de demain. Quelle potion demanda Ali ? Un mélange fait d’Ibawne N’Tfarante et de Zizaw N’Oumalou. Et si tu tombes enceinte, tu vas enfanté un Inss ou Djine ? Ca sera un Djine dont le père est un homme, et comme tu sais chez nous l’affiliation est maternelle, donc si c’est un garçon on l’appellera Ousm N’Tchichawte et si c’est une fille elle s’appellera, Tihly N’Tchichawte. Et pourquoi Ousm, demanda Ali Ousm pour te protéger et foudroyer tous ceux qui voudraient te faire du mal ! Et ne crois-tu pas que je ne vais pas être frustré du fait de ne pas pouvoir profiter comme tous les hommes de la présence de mes enfants à mes cotés ? Tu ne pourras pas les avoir toujours à tes cotés, ni les faire voir à tes amis. Ils te poseront des questions sur leur mère et même si je ne doute pas de leur beauté physique, le fait qu’ils vont porter de petites cornes sur la têtes ne facilitera pas leur intégration avec les petits enfants du ksar. Je te promets que je te compenserai ça dans un proche avenir lui dit-elle. Quelques mois plus tard Chamharoch organisa une grande fête à l’occasion de la naissance des ces deux petits jnoune : Ousm et de Tihly !! Ali passait ses nuits a jouer avec ses deux enfants, et quand il s’endort les deux petits Jnounes jouent avec les ustensiles de cuisine renversant Tazzirine contenant de l’huile ou répandant la farine de blé partout. On dirait que les Jnounes passaient leurs nuits à s’amuser chez nous dit un jour la maman d’Ali à son fils. Ca doit être les chats des voisins lui répondit Ali. Voyant l’amour que portait Ali pour sa fille et sa fidélité sans faille, Chamharoch décida de convoquer une réunion exceptionnelle des grands jnoune pour une fatwa. Mes chers amis leur dit-il , Isma3ou Wa 3ou ! Vous avez vu tous le comportement exemplaire d’Ali à l’égard de son épouse, ma fille Tchichawte ? Un comportement digne d’un vrai mari. Ma fille a réalisé son souhait d’avoir deux beaux petits jnoune qui sont là assis sur mes genoux. ( au même moment Ousm tira la barbiche de son grand père qui fait rire toute l’assistance). Chamharoch continua comme si de rien n’était. Aujourd’hui je vous ai réuni pour une Fatwa. Celle d’autoriser Ali a épouser une deuxième femme de sa communauté à une seule condition que ça soit Tchichawte qui la lui choisissent. Khinouss représentant les Jnounes N’dart wafa se leva et dit un ton ferme : Nous sommes d’accord dit-il en s’adressant à Chamharoch ; à condition qu’Ali s’engage à ne pas partager son lit avec ses deux épouses en même temps Je proteste dit 3inouss, autre grand Djine représentant des communautés de Souss, Cette affaire ne regarde que Tachichawt c’est sa vie intime et privée. Laissons-lui le choix de vivre sa vie comme elle le souhaite. Voyant les interventions prendre une tournure houleuse, Chamharoch fut venir un bouc noir qu’il égorgea devant l’assistance, Il remplit un bol façonné dans le bois de tamaris (takwoute) de sang chaud de l’animal et demanda à ses convives d’en boire une gorgée. Ce breuvage maléfique pour les humains et apprécié par les jnoune calma les intervenant qui adoptèrent à l’unanimité la résolution autorisant Ali à épouser une femme de sa communauté.

A suivre 

[Retour]