Je me souviens d’une époque où le Maroc était montré du doigt par les pays européens et tout particulièrement par la France et l’Espagne qui reprochaient à notre pays le refus de délivrer un passeport à toute personne ne justifiant pas les raisons valables de sa volonté de sortie du territoire. Ils qualifiaient alors les autorités marocaines de répressives, lui reprochant de ne pas respecter le principe de la libre circulation des personnes. Ce qui à leurs yeux, constitue une violation des règles internationales relatives aux droits de l’homme. Même si l’article 39 de ce traité de Rome signé en 1957 ne concernait que la libre circulation des travailleurs à l’intérieur de la Communauté Européenne.
Tout en reconnaissant que ce reproche qui était fait à notre pays (même s’il ne fait pas partie de la Communauté) n’était pas totalement injustifié, que peut-on dire de leur attitude actuelle face aux réfugiés syriens et irakiens ?
Laissent-ils circuler les personnes à l’intérieur de l’Europe comme ils le demandaient aux autres ?
La réponse est plutôt non, malgré les déclarations de quelques nostalgiques qui continuent à croire à cet esprit de liberté et de libre circulations entre Etats.
Ce weekend, le Maroc reçoit le Président français accompagné d’une forte délégation pour une visite d’amitié et de travail. J’espère que les autorités marocaine ne manqueront pas de soulever le problème des réfugies syriens au Maroc. Mon souhait est de voir les autorités françaises qui avaient déclaré il y a quelques jours prêtes à recevoir des refugiés syriens, répondre favorablement l’appel lancé par , l’ONG «Save the children» qui demande au gouvernement espagnol d’ouvrir ses frontières aux réfugiés syriens venant du Maroc, de voir donc les autorités françaises venir en aide à ces pauvres réfugiés contraints de faire la manche dans la rue. Elles soulageront le Maroc d’une charge qui malgré tous les efforts qu’il peut consentir dépasse ses possibilités d’accueil. Même si jeudi dernier, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, avait affirmé que le gouvernement examine actuellement «la possibilité d’accepter les dossiers d’un certain nombre de demandeurs d’asile syriens et que les autorités marocaines ont accueilli en 2014, 5.000 réfugiés syriens, qui ont obtenu des titres de séjour dans le cadre de la campagne de régularisation exceptionnelle des migrants.
Je ne suis pas du tout naïf, je sais que les entretiens porteront plus sur les volets économiques, sécuritaires et stratégiques. Mais comme les discussions et les échanges se dérouleront entre « Humains », j’espère qu’ils trouveront une issue favorable qui changera la condition « inhumaine »que vivent ces victimes de la guerre qui sévie en Syrie.
Une initiative louable vient d’être entreprise par l’ONG «Save the children» qui demande au gouvernement espagnol de donner ses instructions au consulat d’Espagne à Nador pour que des permis de séjour soient délivrés aux réfugiés syriens, leur permettant l’entrée en Espagne. Le gouvernement français peut faire de même et demander à ses consulats au Maroc de délivrer des permis de séjours aux réfugiés syriens pour rejoindre l’hexagone. Cela leur évitera de passer par les réseaux mafieux pour certains d’entre eux et fera sortir d’autres du circuit de la mendicité.
Je ne doute pas que les deux ministres franco-marocaines ne soient pas sensibles à la situation de ces réfugiés syriens qui errent dans les villes du royaume. Mme Najat Vallaud Belkacem qui est originaire du Rif, devrait entendre de Tanger les gémissements plaintifs des femmes et des enfants syriens qui passent des nuits à la belle étoile devant le poste frontalier de Béni Ansar; sa région natale !
Ainsi va Ghriss
Agadir le 19/09/2015
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