Est-ce le début d’un désamour entre les USA et Israël ? La dernière visite de Netanyahu à Washington a mis en évidence les turbulences que traversent les relations entre les deux pays. Arrivé le lundi, le premier ministre israélien a repris l’avion pour Tel-Aviv le mardi soir sans avoir rencontré le Président Obama. Le Vice-président, le Ministre des Affaires Etrangères et un la majorité des parlementaires démocrates ont boycotté son discours au congrès. Les républicains qui avaient ovationné Netanyahu l’avaient fait plus pour narguer Barak Obama et les démocrates que pour le contenu du discours du premier ministre israélien. Faut-il rappeler qu’aussi solides que soient, les relations américaines avec Israël , elles ne passeront jamais avant les intérêts américains. La crainte d’une confrontation future avec un bloc sino-russe, oblige les USA à revoir leur politique envers l’Iran. Cette grande puissance régionale qui avec le Pakistan, l’Afghanistan et les pays du Moyen-Orient constituent une barrière à une éventuelle invasion de la part de la Russie et de la Chine. Voilà pour ma petite analyse géopolitique. Mais je laisse de coté cette analyse conjoncturelle pour me référer aux livres saints. Dans le judaisme, le concept d'élection est la croyance selon laquelle les enfants d'Israel sont le peuple, choisi pour contracter une alliance avec Dieu. Cette idée, énoncée la première fois dans la Torah, est reprise dans les Livres ultérieurs de la bible hébraique.
Les hébreux ne sont pas seulement un peuple élu comme le dit la Torah mais ils sont aussi le peuple de l’errance. Et c’est justement ce qualificatif qui est également biblique qui déplait aux gouvernants de l’Etat d’Israël, même si l’errance a marqué l’existence de ce peuple à travers toute son histoire, Son existence durant une période de vingt siècles n’est qu’une suite de migrations, de dispersions, d’expulsions et d'errances depuis l'Antiquité jusqu'à la création de l’Etat d’Israël en 1948. Même s’il a survécu à tous ces accros de l’histoire, il n’est pas au bout de ses peines et je ne pense pas que ça soit finit pour lui. Les déplacements du peuple juif d’un endroit à un autre date depuis l’avènement du prophète Moise et bien avant l’avènement du Christianisme et de l’Islam. Leur expulsion de l’Espagne, la tentative de leur extermination par les Nazis, puis leur occupation récente de la Palestine ne sont qu’un maillon de cette chaine d’exodes qu’a connue ce peuple et qu’il continuera de connaitre malgré les diverses tentatives de créer une nation. De nombreux Rabbins continuent à dire que le peuple juif n’a d’avenir que de vivre sa foi éparpillé à travers le monde. La dernière tentative du sionisme qui consiste à créer un Etat juif en Palestine finira comme ont fini les précédentes tentatives.
Plus de soixante ans après sa création par les grandes puissances Israël, refuse toujours de se concevoir comme une république pour tous ses citoyens. Tout en refusant selon l’esprit de ses lois de reconnaitre la pleine citoyenneté au quart de sa population non juifs, Israël, se considère l’Etat de tous les juifs du monde même s’il s’agit de populations qui vivent dans d’autres pays et qui ne sont ni des réfugiés ni des populations persécutées, mais des citoyens qui vivent dans des pays où ils résident. En sommes, Israël considère tout juif là où il se trouve comme l’un de ses citoyens sans tenir compte des frontières. Une théorie dangereuse qui créerait des états sur la base de leur appartenance religieuse ! Mais si Israël maintient son mythe de rassembler sur la « terre de ses ancêtres », tous les juifs du monde afin de créer une nation éternelle, ce n’est plus les terres arabes de Palestine qu’il lui faudrait mais toutes les terres du Moyen-Orient et encore ! Ce qui me fait dire, quittes à déplaire à mes amis qui sont de l’autre coté, que l’avenir du peuple juif ne se fera pas en Palestine ni sur une autre terre comme le souhaitent les adeptes du sionisme. Les écrits bibliques qui qualifient le peuple juif de peuple élu, le qualifient aussi de peuple de l’errance. Pour moi la création d’un Etat en terre palestinienne n’est qu’une étape du périple d’errance de ce peuple. Un jour sans qu’on sache quand ni comment il le fera, il reprendra ses baluchons et repartira de la Palestine comme il est arrivé. Sa pérennité ne se réalisera que par sa dispersion, son éparpillement à travers le monde.
Ainsi va Ghriss
Washington le 07/03/2015
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