[Retour à la liste]


Anefgou, est-il un rideau de fumée ? le 22/11/2014 à 08h25

Une rustine ne suffit pas pour remettre en état une chambre à aire pleine de trous ! Et pourtant c’est ce que fait notre gouvernement à chaque hiver, en essayant d’apporter quelques améliorations aux conditions de vie des habitants de la localité d’Anefgou. Il pense avoir solutionné les problèmes de l’isolement, de l’enclavement et de la précarité que connaissent les localités du haut Atlas.

De nombreux responsables dont certains ministres ne connaissent ces localités que lorsqu’elles sont touchées par des catastrophes ou des intempéries. Bien sûr qu’on ne leur demande pas d’arpenter chaque semaine les sentiers et les pistes de nos montagnes, ils risquent d’abimer leurs 4x4 qu’ils utilisent plus sur les autoroutes et sur les corniches ; mais qu’au moins une fois durant leur mandat, qu’ils partent voir pour se rendre compte des conditions de vie et de la précarité que les populations de nos montagnes subissent. Souvent ils attendent qu’il ait une catastrophe pour accourir et essayer de réparer et de colmater à la va-vite. Et pourtant pas un seul marocain qui a fréquenté l’école ne connait pas l’adage « Al wikayatou khayroune mine al 3ilaj » ! Mais la prévention et l’anticipation n’est pas le fort de nos responsables.

J’ai cru que l’opération Anefgou allait être une tête de pont pour une opération plus large de mise à niveau qui toucherait toutes les localités enclavées du haut-atlas. Malheureusement ce n’est pas le cas. Tout le tra la la autour de cette ville du moyen-atlas n'est qu'un cache-misère et de la poudre aux yeux. La preuve est ce que les populations des vallées du haut atlas central vivent en ce moment même et qui à cause de la pluie, se trouvent isolées par manque d’infrastructures et de retenues d’eau.

Je pensais qu’après l’indépendance, notre région allait se débarrasser du qualificatif « du Maroc inutile ». Hélas et encore une fois hélas, la scoumoune la poursuit. Notre région reste à la traine et a du mal à attirer la sympathie de nos décideurs. Goulmima reste la moins aimée pour ne pas dire la malaimée. Jusqu’à quand ? Seule Dieu le sait. Mais bon je reste adepte de la méthode Coué et crois qu’un jour le tour de Goulmima arrivera.

Quand je vois les quantités d’eau que charrie oued Ghriss à chacune de ses crues ; et que ces eaux vont se perdre dans les sables de la Hamada, alors que la région manque d’eau et qu’une pétition initiée par l’Association Arraw N’Ghriss dûment signée par plus de 5000 personnes pour la construction d’un barrage sur Oued Ghriss a été remise depuis le 07 avril 2007 par mes soins à Mr Jettou (1er Ministre de l’époque), je me demande, que faut-il entreprendre et que faut-il faire d’autre pour que nous soyons entendus et écoutés ? Peut être que s’il n’y avait pas l'indifférence et l'ingratitude de l'élite de Ghriss la situation ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Comme l’a bien dit un ami, « le syndrome de la fameuse pépinière qui ne profite que rarement de ses pousses devenus adultes ailleurs » et qui font profiter de leurs fruits les grandes villes du royaume. C’est un clin d’œil que je fais aux Ghrissois d’ailleurs pour qu’ils se manifestent et s’impliquent activement pour le devenir de leur région. Ne sont-ils pas eux aussi redevables envers les localités qui les ont vus naitre et grandir ?

Ainsi va Ghriss

Goulmima le 22/11/2014 

[Retour]