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L’épargne et la relance économique le 25/12/2010 à 11h46

Que mes amis et les lecteurs de mes chroniques qui ont une formation économique ou qui sont économistes me pardonnent de m’aventurer dans un domaine qui est le leur et qui m’est très loin. Car ce n’est pas à moi qui suis de formation technique et qui pense maitriser mieux l’usinage des métaux et la construction mécanique qui vais expliquer les raisons d’une recession ou les conditions de la relance d’une économie. Aussi vais-je leur demander d'etre indugents et de pardonner mes eventuelles bourdes !

 Combien de fois avons-nous entendu lors de la dernière crise financière, les analystes et économistes de renom, déclarer que la relance économique ne peut se faire que par la relance de la consommation des ménages. Or pour consommer, il faut disposer d’un pouvoir d’chat. Et c’est ce qui n’est pas souvent le cas de tout le monde.

A Goulmima, à titre d’exemple, c'est d'une double peine que souffre notre localité. D’une part, la majorité de sa population a un pouvoir d’achat nul ou presque nul, et d’autre part, la majorité de la petite minorité qui dispose de ce pouvoir d’achat, préfère l’épargne à la consommation et a la circulation de l’argent. 
Les gens se contentent de ce qu’ils ont ou de ce que leurs petits champs produisent. Ils n’achètent que l’indispensable et ce dont-ils ne peuvent pas se passer. La culture d’acheter pour se faire plaisir n’est pas encore assez répandue localement. 
En ville, les gens, essaient de tirer profit de la vie et consomment. A défaut d’avoir les moyens de se faire plaisir ils recourent aux crédits bancaires pour le faire. Voyager et passer le congé annuel au bord de la mer ou en montagne est une habitude entrée dans les mœurs des citadins qui tiennent à ce qu’eux et leurs familles passent au moins quelques jours par an de détente et de plaisir.

Un ami à moi, m’a dit que lui aussi passait de bons moments pendant son congé à Ifrane, lorsque je lui ai demandé si durant son séjour dans cette ville, il louait un appartement meublé ou s'il séjournait dans une résidence touristique, il m’avait répondu, qu’il louait un petit deux pièces non meublé dans le quartier Ahadaf d’Azrou et qu’il se rendait le matin à Ifrane pour y passer la journée et rentre le soir à Azrou! Sa femme se chargeait de préparer chaque soir des sandwichs de viande hachée ou de thon à la tomate pour servir de repas sous les chênes-liges d’Ifrane le lendemain

Un jour j’ai demandé à un ami commerçant que je trouvais souvent assis sur un tabouret devant sa boutique que derrière son comptoir, si les affaires marchaient et s’il faisait un bon chiffre d’affaires, sa réponse aussi humoristique qu’elle était traduisait  le marasme qui caractérisait l’activité commerciale à Goulmima. Il m’avait dit : « Soufgh oulli, sgjem oulli ka our illi ! ». 
De nombreux produits de consommation manquent des étalages des commerçants. Et lorsqu’on leur fait la remarque, ils répondent que de nombreux nouveaux produits qu’ils avaient  ramenés des villes leurs sont restés invendus jusqu'à leur expiration par manque d’acheteurs !

Je clos cette rubrique en rappelant que c’est la circulation de l’argent qui génère une activité commerciale active et non l’argent qui est épargné ou caché dans des bas de laine.

Ainsi va Ghriss

Goulmima le 25/12/2010

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