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IRIR À TARIR (Militants ou voyous)

À Ghriss, quelques semaines après la proclamation de l’indépendance, un groupe de militants du parti de l’istiqlal se sont auto-proclamés « justiciers » et ont commencé à rançonner et à menacer de kidnapping certains notables et plus particulièrement les personnes qui avaient des responsabilités pendant le protectorat. Je terrai leurs noms bien que personnellement j’en connais trois qui faisaient partie de cette bande, car parmi ces trois personnes, deux travaillaient à l’hôpital rural de Goulmima et étaient des collègues à mon père qui était lui aussi infirmier en même temps que brigadier à Mellab; une localité située à 20 km de Goulmima.

Ces deux hommes de la bande avaient prévenu Sékou Ouidani, (mon père) de leur intention de se rendre au Ksar d’igli pour kidnapper et rançonner feu Moha Machroh qui était Caïd d’Amagha pendant le protectorat.

Ce que les apprentis kidnappeurs ignoraient, c’est que Moha Machroh qui était un notable des Ait Atta était aussi un ami du père de Sékou Ouidani.

Le jour du souk, comme il le faisait chaque mardi, Moha Machroh passe voir Sékou au lieu de travail qui jouxtait le souk.

Sekou Ouidani ne lui dit pas qu’un groupe d’hommes projetaient de le kidnapper afin de le rançonner, mais lui recommande de renforcer la porte d’entrée de sa maison et de ne jamais sortir de son domicile si quelqu’un l’appelle la nuit.

Moha Machroh comprit tout de suite le message, car il avait eu vent de l’existence de cette bande. Le lendemain, sans rien dire à personne, il quitte igli son ksar et se rend à Alnif.

Alors que Moha Machroh se trouvait à Alnif, la bande de kidnappeurs un soir sans lune se rend à igli pour accomplir leur abominable forfait. Ils furent déçus lorsque la femme de Moha Machroh leur apprend à travers « talkiwte » (ouverture dans le mur servant de fenêtre) que son mari a quitté igli pour « Rtbate » (Aoufous).

Et s’est ainsi que le rapt de Moha Machroh fut évité.

(Je tais les noms des personnes qui faisaient partie de cette bande qui ne sont plus parmi nous, tout en priant Dieu de leur pardonner leurs forfaits).

Montclair 20/03/2018

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