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«AITMA D’ISTMA» DE CIRCONSTANCE! le 26/12/2009 à 13h44

Plus hypocrite que ça je meurs !
Il y’a une semaine un député du Rassemblement National des indépendants (RNI) a osé et pour la première fois dans l’histoire du Maroc s’adresser en Tamazighte à un ministre lors d’une séance des questions orales.
C’est certain que l’événement ne va pas passer comme si de rien n’était. Tous les partis ou presque ont réagi, chacun à sa manière et selon sa position par rapport a la question Amazigh.
Si la réaction d’un membre du parti de l’Istiqlal est conforme à l’attitude de ce parti qui demeure contre  l’officialisation de la langue Amazigh, je pensais que l’Usfp avait modéré sa position depuis les élections passées. J’étais à Ghriss lors des dernières élections. J’ai suivi de près le déroulement de cette campagne et j’avais remarqué une évolution positive que je pensais sincère par l’introduction de Tifinagh dans les affiches de la liste des candidats de ce parti. Mais là encore c’est ma naïveté qui m’a induit en erreur ; les élections passées ; l’électorat Amazigh n’a qu’à attendre qu’on ait besoin de lui dans cinq ans.
Ce qui est regrettable c’est la position d’un député Haraki, qui au lieu d’applaudir et d’appuyer l’audace du député du RNI n’a trouvé d’autre explication que  de dire que « les extrémistes de la cause amazighe vont considérer que ce parlementaire a accompli un acte de bravoure en posant une question en langue amazighe sous la coupole » Ce député sent déjà que de nombreux Imazighen risquent de ne plus se reconnaître dans ce parti qui risque de se faire doubler à gauche  par la jeune mouvance Amazigh qui place sa question identitaire au dessus de toute autre considération.
Qui empêche nos honorables députés Haraki à user au parlement de leur fameuse formule «Aitma Istma » dont ils commençaient tous leurs discours durant la campagne électorale ? Ont-ils perdu cette valeur ancestrale qui interdit de se faire du beurre sur le dos de ses compatriotes ?
 Le seul différent son de cloche nous vient d’un grand avocat du Souss maître Abdellatif Ouamou, membre du bureau politique du PPS et chef de groupe de l'Alliance socialiste à la Chambre des conseillers, qui courageusement a dit « qu'on ne peut pas empêcher un député de s'exprimer en langue amazighe sinon c'est le toucher dans sa propre identité d'autant qu'il a un mandat de représentativité. De la même manière qu'on ne peut empêcher un Imam de faire son prêche en amazigh »
J’aurais aimé que cette position reflète la position du PPS qui ne l’oublions pas était le seul parti dont le journal « Al Bayane » réservait chaque semaine une page pour la culture Amazigh. Mais là aussi depuis la mort de SSI Ali et le départ de Thami El Khiari le parti s'est affaibli et s'est trouvé obligé de composer et de faire des concessions à ses partenaires de la Koutla pour éviter d'être marginalisé.

Je termine ma chronique en disant à Mimiss N’Tanouhte que les Imazighen n’ont pas besoin d’Aitma Istma de circonstance !

Ainsi va Ghriss
Agadir le 19/11/07

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