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« Nous avons fait de l’eau tout ce qui vit ! » le 25/02/2012 à 13h28

Cette semaine s’est tenu à Marrakech le colloque africain sur l’eau . Pour mémoire je rappelle que le rapport de la Banque africaine de développement lors du colloque  sur l’eau tenu à Tunis, le 22 novembre 2010 disait : « Le manque de gouvernance dans le secteur de l’eau, prive des millions d’Africains d’une eau potable propre, saine, et d’un assainissement adéquat et fiable, en plein XXIe siècle.

Et si le rapport du colloque de Tunis qui souligne plus le manque de gouvernance dans le secteur de l’eau et le manque d’un assainissement adéquat et fiable, ce qui prive des millions d’Africains d’une eau potable propre, saine, celui de Marrakech va plus loin en prévoyant carrément une pénurie d’eau d’ici vingt ans dans plusieurs régions des pays africains.

Pour ce qui est de notre pays, toute la zone située au sud du Haut Atlas est menacée si rien n’est entrepris pour assurer une bonne gouvernance et une gestion rationnelle de nos eaux.

Cela commence en premier par la construction de barrages de retenues sur tous les cours d’eau des versants sud du Haut Atlas. Nous voyons déjà l’apport à la région des deux barrages qui sont construits sur oued Ziz et oued Draa. Celui de Timequite en construction sur oued Ifgh apportera lui aussi sa contribution pour satisfaire le périmetre autour de Tinejdad et d’Aferkla. Mais si le gouvernement et les décideurs veulent mettre à l’abri d’une pénurie annoncée d’eau cette région semi-désertique, d’autres barrages de retenue doivent être édifiés sur les oueds Guir, Ghriss, Todgha, et Dades.

Ces oueds charrient chaque années des millions de mètres-cubes qui se perdent sous les sables du désert. Alors que la construction de barrages sur ces cours d’eau pourront constituer des réserves en eau potable  qui assureront l’alimentation de toutes les localités de la région, et peuvent aussi alimenter en continu ; Ils assureront également l’irrigation des terres arables qui vont de Boumalen du Dades à Taouz. Ce qui sera un vrai levier de développement et de décollage économique de cette nouvelle région qui englobe les provinces de Figuid, Errachidia, Tinghir, Ouarzazate et Zagora.

Ces barrages permettront aussi la maîtrise des crues qui chaque année font des victimes humaines et emportent les cultures et les cheptels des populations qui habitent le long de ces cours d’eau. Ils participent efficacement à l'alimentation en eau, car ils stockent les excédents en période d'abondance pour les relâcher en période sèche. Et par ce mécanisme, ils régulent les conséquences néfastes des crues.

Au lieu de se contenter de nous annoncer par voix de presse et à la télé que notre région connaitra une pénurie d’eau dans une vingtaine d’années, J’aurais aimé entendre un membre de notre gouvernement réagir en nous annonçant les actions que le gouvernement entend entreprendre ainsi que le timing de ces actions afin de mettre à l’abri notre région de la sécheresse qui la guette.

Vingt ans c’est demain ! Chaque jour qui passe nous rapproche de cette échéance tragique que personne ne souhaite voir arriver.

En nous rappelant à travers son saint Coran, qu’il a fait de l’eau tout ce qui vit,  le bon Dieu nous a montré le chemin à suivre pour que les hommes, la faune et la flore continuent de vivre.

Ainsi va Ghriss

Goulmima le 25/02/2012

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